LAHCENE BRIGUI : Pour l'amour du ring

03/05/2021

Il y a celles et ceux qui ont rêvé avec des posters de légendes comme Mohammed ALI et Brahim ASLOUM, puis la trilogie de ROCKY en passant par KARATE KID. Des années plus tard, c'est un choc cinématographique quand le chef-d'œuvre MILLION DOLLAR BABY sort en 2004 sur les écrans et met à l'honneur ce sport, carton international pour le film racontant l'histoire forte d'une femme à travers cette grande discipline mêlant grâce, adrénaline et rage de vaincre.


L'engouement pour la boxe ne cesse de se multiplier depuis ces dernières années et notamment pour la boxe thaïlandaise, pour cause beaucoup ont été précurseurs en France, c'est le cas de LAHCENE BRIGUI, rien au départ ne pouvait prédestiner l'enfant de la Courneuve à devenir un grand champion, un parcours qui force le respect et l'admiration, rencontre avec le Marcel CERDANT made in 93 de la boxe thaï, GONG !



« Je m'appelle Brigui Lahcene, je suis né en 1977 à Dugny, en revanche, j'ai vécu à la Courneuve à la cité des 4000 et j'ai passé toute mon enfance ainsi que mon adolescence là-bas, avant de pratiquer la boxe thaïlandaise, j'ai fait du football au Bourget et j'ai joué jusqu'à l'âge de 14 ans» 


Puis à l'époque j'ai souhaité changer de sport, car j'étais un peu grassouillet étant jeune et mon voisin de pallier " Claude Mendy " qui faisait de la boxe thaï au | Derek Boxing Club | à la Courneuve, m'a conseillé de venir le rejoindre pour que je puisse m'inscrire.  « Viens tu vas voir tu vas maigrir rapidement ! » personnellement j'étais assez sceptique, je n'aimais pas du tout ce sport, je détestais vraiment, j'avais un avis extrêmement négatif et en gros je me disais, « Mais qu'est-ce que c'est que ces guignols qui se tapent dessus ? »



« J'ai décidé de suivre ses recommandations et, en un mois et demi, j'avais perdu 13 kilos. Malgré mes réticences et mes préjugés à l'égard de ce sport, j'ai travaillé dur et m'entraîner sérieusement. Après un mois et demi, mes entraîneurs (les frères Desjardins et Léon Mendy) m'ont proposé de participer à un combat, ce qui m'a laissé dans l'incertitude et a bouleversé ma réflexion. Finalement, je me suis dit pourquoi pas ?

Cette première confrontation pourrait m'éclairer sur les motivations qui poussent ces boxeurs à monter sur le ring. J'ai combattu pour la première fois à Vitry, aux côtés de 13 autres membres du club Derek ; au total, nous étions 14 participants ce jour-là. »


C'est le coup de foudre pour le boxeur débutant, un véritable choc. 


 « J'ai enfin percé le mystère de l'engouement des gens pour la boxe. J'ai adoré les sensations fortes que l'on ressent avant, pendant et après un combat. C'était un mélange d'adrénaline, de peur, de ténacité, de contentement et de déception, une sensation unique que je n'avais jamais rencontrée auparavant, même en jouant au football. »


À la suite de son tout premier combat, il se lance dans une carrière de boxeur et met en lumière l'atmosphère incroyable qui régnait dans les vestiaires. 


« Les boxeurs passés un a un et toujours avec cet encouragement mutuel, l'ambiance était vraiment magistrale. »


« J'ai vraiment accroché pour le sport en lui-même et toutes les valeurs qu'il véhicule, l'abnégation, le dépassement de soi »

« Nous avons tous adoré, tout le monde a pu faire de très beaux combats, du coup je n'avais qu'une hâte, c'était de (re)-boxer le plus rapidement possible et ce n'est pas moi qui suis allé vers la boxe thaïlandaise, c'est elle qui est venue à moi. J'ai vraiment accroché pour le sport en lui-même et toutes les valeurs qu'il véhicule, l'abnégation, le dépassement de soi, le respect des entraîneurs et du matériel ainsi que les règles. Petit j'étais un peu turbulent et cela m'a donné un cadre en complément de l'éducation de mes parents qui m'ont bien évidemment offert une belle éducation, j'ai pu allier les deux, cela à aidé beaucoup d'enfants, j'étais persuadé que cette discipline allait me servir tout au long de ma vie et aujourd'hui à 43 ans, c'est ce que je peux constater, je suis vraiment content de m'être décidé pour pratiquer la boxe thaï»

Concernant sa carrière s'en est suivi un titre de champion d'Île-de-France et champion de France puis à l'âge de 18 ans il s'envole pour Bangkok  en Thaïlande, c'était une première pour le jeune courneuvien de l'époque.


« Je n'avais jamais voyagé aussi loin en long courrier, je pars pour participer au championnat du monde amateur ou je décroche une médaille de bronze, donc je suis assez fière de représenter le Derek, la Courneuve et puis la France a ce championnat. Par la suite j'ai boxé un peu en Thaïlande, Espagne, Japon toujours avec cette même fierté de porter les couleurs du Derek de la Courneuve ainsi que de la France à travers le monde, par la suite dans les années 2000 je suis tombé malade donc j'ai pris un peu de recul,  je suis revenu en 2003 en forme. »


Il reprend ensuite les championnats et devient vice champion de France, après avoir décidé de stopper sa carrière pour faire place à la jeunesse, il s'investit corps et âme au sein du Derek Boxing Club pendant de longues années.


« Je voulais rendre l'appareil à Léon, René et Antoine DESJARDINS, dans la mesure  ce sont des personnes qui ont donné beaucoup de leur temps et pour d'autres aussi, ils ont influé sur nos vies, pour moi c'était un devoir de pouvoir rendre le change d'une manière ou d'une autre. En 2012 il me trotte dans la tête d'organiser un gala pour le club et d'autres adhérents avaient cette idée, j'ai donc proposé de faire fusionner nos forces, de le faire ensemble. Christian LUC, Youness MEHEL, Arnold MANSILLA et moi-même avons organisé le tout premier événement à la Courneuve " Le Golden Fight " qui a été un succès retentissant. » 

Le Derek Boxing Club fait salle comble à tel point que les organisateurs sont dans l'obligation de refuser l'entrée à une centaine de personnes à l'extérieur


« Il y avait une ambiance magnifique, c'était une belle soirée de boxe avec toutes les valeurs de celle-ci, il y en a eu un second par la suite puis un troisième pour les 30 ans du club, on a eu la possibilité d'organiser un championnat du monde pour Gregory CHOPLIN, également un tournoi international pour la ceinture " Golden Fight ",  ceinture que nous avions créé spécialement  pour l'évènement. Cela s'est super bien passé, il y en a eu un quatrième et nous avions décidé à l'époque d'inclure un tournoi féminin et nous avons été l'organisation un peu " première " dans la promotion de la boxe féminine, un véritable succès aussi, nous avons poursuivi puis à un moment donné nous avons été confrontés à la limite de la capacité de la salle. » 

« Les studios de "RMC" se sont intéressés à nous alors nous avons signés des contrats avec eux pour que les événements soient diffusés sur la chaîne RMCsport4, par rapport à la capacité de la salle nous avons été contraints de nous exporter dans des salles beaucoup plus grandes sur Paris avec une capacité de 4000 à 5000 personnes et le " Golden Fight " a pris une dimension internationale et mondiale également avec des championnats du monde, ce qui nous a valu de par notre sérieux d'être élu il y a deux ans " meilleure organisation française  " car nous avons travaillé d'arrache pieds pour faire briller l'événement. »


En revanche, cela ne se limitera pas à l'organisation du Golden Fight, l'équipe souhaite absolument apporter sa pierre à l'édifice concernant le sport amateur, c'est donc naturellement qu'ils organisent par la suite le  Golden Kids pour les enfants, avec des ceintures


« Il me semble que nous avons été la première organisation en France à proposer des ceintures pour les enfants et d'autres organisations se sont inspirées de nous et pour ça nous sommes contents. Voir la joie et le sourire d'un enfant portant une ceinture est juste magique et l'idée est venue parce que j'avais fait une comparaison sur les championnats de France. Quand un adulte gagné les championnats il avait le droit à une ceinture et quand c'était un enfant lui avait le droit uniquement à un diplôme et je n'ai pas trouvé ça très équitable et nous nous étions dit que si un jour nous pouvions organiser un évènement comme celui-là nous ferions des ceintures pour les enfants. » 

Encore une fois, c'est un succès fulgurant, plus de 300 enfants inscrits


« Nous avons commencé par le Golden Fight puis le Golden Kids pour les enfants puis dans notre logique, nous avons donc décidés d'organiser le Golden Challenge parce que nous voulions poursuivre et organiser des évènements sur la Courneuve, il était hors de question de se limiter uniquement à Paris donc nous avons créé un évènement semi- professionnel qui a peut-être moins d'importance que le Golden Fight, mais qui peut permettre au Courneuviens d'avoir un spectacle sur la ville chose qui n'est pas forcément légion ici, mis à part pour les matchs de football ou autres. »


Ils auront la possibilité à travers leurs événements de pouvoir attirer des personnalités de renom comme Pascal OBISPO qui a été deux fois parrain de l'événement, l'acteur et humoriste Ramzy BEDIA également parrain, Nicolas DUVAUCHELLE et des artistes comme Berthet ONE qui est issu de la Courneuve également, puis Rachid SANTAKI écrivain.


« Tous ces gens qui nous suivent et nous donnent de la force, c'est très encourageant pour la suite. En ce qui concerne le Golden Fight nous devions l'organiser au mois de janvier 2021 mais nous avons été contraints de repousser l'évènement à cause de la pandémie, nous espérons que cela puisse se faire prochainement. »


« Un aspect important dans la pratique de ce sport, ce qui est super intéressant et un peu paradoxal, c'est que pour préparer un combat nous sommes un groupe de personnes et nous sommes comme le dernier maillon d'une équipe, tu as plusieurs personnes qui vont être à tes côtés, te préparer, t'entraîner, etc.. mais le jour-j tu es le seul qui va s'exprimer sur le ring. Si tu fais un bon et beau combat ce sera forcément le fruit d'un ensemble de personnes, mais même si tu peux te louper, tu peux pas rejeter la faute comme dans un sport " collectif " en te plaignant par rapport à une mauvaise passe ou l'autre n'a pas couru assez vite, si tu te rates ce n'est que la faute de toi-même parce que c'est toi face à l'adversaire, c'est aussi ce côté là que j'aime dans la boxe thaïlandaise. »

« Pour résumer si tu réussis c'est que le travail de plusieurs personnes va te permettre de pousser progressivement vers la victoire, si tu perds ce n'est pas l'arbitre ou le coach, c'est juste toi. »


Vive le Derek Boxing Club, ses fondateurs et LAHCENE, leur avenir laisse présager de belles réussites !

En attendant, peut-être est-il temps d'extérioriser et de puiser des choses en vous ? Êtes-vous prêt à enfiler vos gants au rythme de « Eye of the Tiger » ?


Par : Anne-Sophie MESLEM

Photographe et Retouche photo : Anne-Sophie MESLEM


Les séances se déroulent le soir, le lundi (19h-21h30), le mercredi (19h30-21h30) et le jeudi (19h-21h30) .

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